Jay ► Are we ever going to be better than this?

«Jay!» Le jeune homme s'immobilisa aussitôt, tournant la tête pour regarder en direction de sa jeune sœur. «Hmm?» Beatrice étira un sourire en relevant une main pour pointer en direction des escaliers. «Tu veux venir à notre pyjama party?» Jay arqua aussitôt un sourcil, ne pouvant s'empêcher de penser que cette demande sentait le piège à plein nez. «Je croyais que les gars étaient pas autorisé à ce genre de soirée?» Innocemment, Trixie haussa les épaules. «Ben t'es mon frère, c'est différent.» Oui, non? Il restait un gars et n'était pas certain d'avoir envie d'un pyjama party avec des pré-adolescentes. Surtout qu'il avait déjà prévu autre chose de sa soirée, avec une fille de son âge pour tout dire. «Hum ben c'est que...j'allais sortir...» Trixie fit aussitôt une moue de supplication. «Allé Jay, s'il-te-plait,» elle baissa la voix d'un ton avant de poursuivre; «C'est que j'ai promit aux filles que tu serais là, tu vois...» Quelle affreuse gamine manipulatrice celle-là, ou alors c'était simplement lui qui était incapable de lui refuser quoique ce soit. James baissa le regard sur son téléphone avant de le relever à nouveau pour regarder Trixie qui ne relâchait pas ses yeux de chaton suppliant. Il finit par capituler dans un soupire, envoyant du même coup balader cette fille qu'il avait prévu de rejoindre. Après ça, personne ne pourrait dire qu'il n'était pas un bon frère. Trixie étira aussitôt un sourire satisfait, tournant sur ses talons en vitesse pour aller annoncer à la bonne nouvelle à ses amies. «Il s'en vient! Je vous l'avais dit qu'il accepterait.» Glissa-t-elle avant de revenir s'installer à côté de Maddy qui la regarda en arquant un sourcil. «Et il va mettre un pyjama?» Trixie roula les yeux avant de ricaner avec les autres. De son côté, Jay monta à la chambre de sa sœur, un peu à contre cœur, prenant la peine de toquer à la porte avant de la pousser, juste question d'être certain de ne rien entendre qu'il ne voulait pas entendre. «Hey.» Trixie lui fit aussitôt signe d'entrer avant de tapoter une place parmi les coussins. «Viens on va te faire les ongles. Maddy veut te coiffer, tu t'es lavé les cheveux j'espère?» Il s'avança pour s'installer à l'endroit désigné, pointant du même coup la bouteille de vernis noir que sa sœur levait devant ses yeux en lui offrant le choix entre ça ou le rose. «Je me suis lavé, oui.» Il glissa un sourire au passage à Chelsea qui le dévorait des yeux, avant de tendre la main que sa sœur lui avait déjà réclamé. «T'es pouilleux merde, faudrait couper,» que lâcha Madeen, glissant une main pour ébouriffer ses cheveux avant de ricaner. «Oh non, tu coupes rien.» Ce à quoi la blondinette répondit en lui mettant un sac de bonbon dans les mains. Au moins le message avait le mérite d'être clair, manges, sois beau et tais toi.


Jay se releva nonchalamment du canapé après avoir entendu cogner à la porte pour la troisième fois et que Beatrice lui ai klaxonné d'aller ouvrir, parce que visiblement Little Sissy n'avait pas envie de se lever. C'est donc avec aussi peu de motivation qu'il ouvrit la porte, laissant apparaître...Jes...Jessica? Il n'eut pas le temps d'y réfléchir que la d'moiselle entrait déjà dans la maison d'un pas convaincu. «Jay, faut qu'on parle de nous.» James hausse aussitôt les sourcils, refermant la porte et pivotant vers elle d'un même geste. «Nous?» Elle hocha la tête. «Oui, nous. Nous deux, c'est finit James, ça peut pas continuer.» Pour le coup, Jay resta bien con, lèvres légèrement entrouvertes, cherchant à faire des liens qui n'existaient visiblement pas dans sa tête. «J'ai besoin d'un homme tu vois, un vrai...je peux plus sortir avec un gars qui...ne sait pas ce qu'il veut et qui...ne sait pas être sérieux.»  Est-ce qu'elle venait juste de l'insulter? Non, attendez, est-ce qu'elle était en train de rompre avec lui? Dans tous les cas, il ne trouvait rien à répondre et décida donc de juste la laisser continuer. «T'es un mec bien Jay...enfin...t'es plutôt agréable à fréquenter...au lit et tout ça, mais je veux un avenir tu vois et je crois pas que tu peux m'en offrir un, non?» Il hocha d'abord la tête, avant de la secouer légèrement deux secondes après. Est-ce qu'il fallait répondre oui ou non à cette question? Elle s'arrêta finalement, le toisant. «T'as rien à dire?» James pinça aussitôt les lèvres dans une mine perplexe. «Oh...hmm...je suppose que...c'est pas toi, c'est moi oui...tu sais...en fait...je savais pas qu'on...était en "couple". J'avais pas...comprit cette partie.» Un silence pesant s'installa aussitôt alors que Jessica le fixa intensément comme si elle allait lui arracher la tête. «Va chier Monroe!» Jappa-t-elle brusquement en le contournant pour retourner vers la sortie, dont elle claqua la porte au passage. Machinalement et balançant légèrement sur ses pieds d'un air embêté, Jay tourna la tête vers Trixie qui était resté bien sagement assise à écouter et qui le fixait maintenant, découragée. «Incroyable. T'es incroyablement con.» Ouais bon d'accord, ce n'était pas son meilleur coup, mais ce n'était pas de sa faute non plus. «Je sais pas, on a juste couché ensemble genre...six fois.» Aussitôt, Beatrice se redressa, relevant un doigt. «Hmm non sérieusement, je veux pas savoir Jay. T'es nul avec les filles et c'est à peine croyable parce que t'es pas comme ça, t'es pas un connard. Je comprends pas pourquoi tu fais ça.» Bon se faire remettre à sa place par sa petite soeur ce n'était pas non plus un de ses plus glorieux moments. Il resta donc planté là quelques instants, regardant Trixie quitter les lieux sans trop savoir comment plaider sa cause, probablement aussi avec une pointe de dégoût à l'idée de ne pas être parfait aux yeux de la seule fille qui comptait plus que n'importe qui d'autre dans sa vie. Ah quel con il faisait oui.


D'un coup d’œil à sa droite, Jay aperçu le joint que lui tendait son pote Caleb. Il releva aussitôt la main, l'attrapant entre le pouce et l'index, pour ensuite le pincer entre ses lèvres, inspirant un bon coup. Quelques secondes à retenir son souffle, ainsi que la fumée et il souffla vers le ciel, toujours confortablement allongé sur le dessus de l'une des tables du parc. C'était parfait, tout était parfait. Enfin, tout sauf le fait que la guerre avait été déclaré, et que les chances n'étaient pas en leur faveur, que son père devenait de plus en plus dingue et parano, que le pays était en crise, que les gens étaient en crise, bref, c'était la merde partout. Sauf ici, sauf à cette seconde précise, c'était parfait, tout comme l'herbe de Caleb. Il ferma les yeux, appréciant le silence du moment, du moins jusqu'à ce qu'il sente un poing lui atterrir contre le ventre. «Hey Bro, bouges de là, y'a un flic qui se ramène.» Dans un bond presque instinctif, James se redressa de la table et se laissa glisser assit contre le banc. «La beuh, p'tain caches la beuh.» Jay balaya autour de lui dans un rapide regard mais ne vit pas tellement d'autre alternative plus subtile que de le planquer derrière son dos. Ce qu'il fit en balayant l'air d'un geste inutile, comme si ça allait suffire à masquer l'odeur. Inutile parce que vu l'air blasé du flic, il savait déjà ce qu'il avait à savoir et ce n'était pas leur première danse de toute façon. D'un geste habitué, il tendit d'ailleurs aussitôt la main devant lui, toisant tour à tour les deux garçons. «Allé, donnes ça,» qu'il déclara simplement. Jay jeta un regard en coin à Caleb avant de ramener la main devant lui pour remettre le joint au flic. Toujours le même qui venait leur casser les couilles d'ailleurs. «Vous avez rien de mieux à faire tous les deux? Et il est où votre troisième débile d'ami? La dernière fois, j'ai dit que c'était la dernière fois que je vous y prenais. J'ai pas été clair?» Il pausa quelques secondes, espérant peut-être une réponse qui ne vint pas. «Abbott?...Monroe? Pardon, j'ai pas entendu la réponse?» Jay renifla d'un air embêté, avant de relever la main pour pointer Cal' à ses côtés. «C'est la sienne.» Ce à quoi l'intéressé réagit en ouvrant grande la bouche, totalement outré. «MAIS VA CHIER!» Que lui cracha Caleb tout en le frappant d'un coup au bras, ce qui n'eut que le mérite de faire éclater Jay de rire -et fâcher l'agent-. «HEY! Ça suffit vous deux, debout, je vous amène au poste.» Caleb gonfla aussitôt les joues avant de souffler dans un long soupire. «Quoi encore?» Loin de rigoler, le flic l'attrapa par la manche pour le relever du banc. «Ouais, encore Monroe, et cette fois tu vas peut-être y rester!» Des promesses. Ce n'était pas la première fois qu'il l'entendait celle-là. «Le pays est en guerre, vous devriez vous rendre utile au lieu de causer des problèmes.»


«Jay?» Trixie pila, son regard passant de son frère à sa mère en une fraction de seconde alors qu'elle comprit le drame qui se déroulait devant ses yeux. Sa mère, flanquée de deux hommes d'armée, qu'on amenait vers la porte de la maison. Son père qui serrait la main d'un troisième, recevant ses horribles félicitations. James eu tout juste le temps de tourner la tête vers elle pour capter son mouvement qui s'activait, celui de foncer, celui d'aller reprendre sa mère, mais elle ne pouvait pas, lui non plus. Ils ne pouvaient rien faire. Calquant son mouvement au sien, Jay fit un pas en avant, mais pas pour sa mère, pour rattraper sa sœur. «Trix, non.» Glissa-t-il avant d'entourer solidement ses bras autour des siens pour la retenir et ce même si elle se débattit autant que possible pour se libérer. «MAMAN NON!! LÂCHE-MOI, MAM...» Jay releva aussitôt une main pour la plaquer sur la bouche de sa sœur, étouffant ses cris et la laissant du même coup fondre en larme, impuissante. Il savait qu'il ne suffisait que d'un geste de trop, un mot de trop, pour que les soldats les amènent aussi. Machinalement, il tourna le dos à la scène, en coupant ainsi à la vision à Beatrice qui se retourna face à lui, enfonçant son nez contre son torse pour étouffer ses pleures, ses doigts s'agrippant à lui comme s'il était désormais la seule chose qui l'empêchait de s’effondrer sur le sol. «Je suis désolé Trixie, je suis désolé.» Qu'il lui souffla à mi-voix, laissant les larmes envahir ses yeux, avant de les ravaler en prenant une bonne inspiration. Il ne pouvait pas craquer, il n'avait pas le droit, Trixie allait avoir besoin de quelqu'un de solide sur qui compter et ça n'allait certainement pas être leur père. Ce même père qui n'avait pas eu grand chose à faire du désespoir dans la voix de sa fille puisqu'il accompagnait déjà les soldats dehors, comme s'il voulait fièrement s'exposer d'avoir dénoncé un traître, comme si vendre sa propre femme à une nation qui n'était même pas la sienne était d'une quelconque fierté.


Il ne leur fallut pas plus de deux jours pour l'accuser, la juger et la condamner. Trahison. Lysa, leur mère, avait trahit les États-Unis d'Amériques, elle avait désobéit aux lois, c'était jointe à la rébellion et devait être exécuté pour ses crimes. Ce n'était pas de la justice, et le pire, c'est que personne ne semblait s'en cacher. Ils allaient juste la tuer, juste parce qu'ils avaient gagné la guerre et eux l'avaient perdu. «Où est Beatrice?» James n'accorda pas un seul regard à son père, continuant de fixer devant lui. «Elle est malade.» Le paternel fronça aussitôt les sourcils. «Elle devrait être ici.»  Jay serra les dents pour se contenir, ne relâchant toujours pas le point invisible qu'il regardait fixement. «Tu vas quand même pas forcer ta fille à regarder sa propre mère se faire tuer?» Ce à quoi le père haussa simplement les épaules. «Sa mère est une traîtresse, elle connaissait les règles.» Sans piper la moindre réponse, Jay quitta les côtés de son père pour se frayer un passage à travers la foule qui s'était rassemblée pour les exécutions, son regard bleuté s'accrochant aussitôt à sa mère qu'on faisait monter sur la scène. Il crevait d'envie de faire quelque chose, de dire quelque chose, mais restait silencieux, parce qu'il savait plus que jamais que c'était la seule chose à faire pour rester en vie. Il s'arrêta dans la première lignée de gens, alors que pendant un court instant son regard croisa celui de sa mère. Elle n'avait pas besoin de parler, il savait instinctivement ce qu'elle lui disait à travers ce bref regard. Elle comptait sur lui pour prendre soin de Beatrice, comme il l'avait toujours fait, elle ne lui en voulait pas de ne pas pouvoir la sauver, de ne pas essayer, elle regrettait de ne pas leur avoir accordé plus de temps, surtout à lui, son fils, qu'elle n'aura finalement jamais vraiment connu, et elle les aimait malgré tout, malgré cette famille écorchée qu'ils avaient toujours été. Les instants qui suivirent restèrent flou, peut-être que son subconscient avait décidé d'intervenir pour atténuer l'horreur de la scène ou était-ce simplement parce que sa vue était trop brouillée par les larmes. De toute façon, il ferma les yeux quand le claquement de la corde se fit entendre.


Jay fit pivoter légèrement ses pieds sur le skateboard afin d'éviter un obstacle, mais laissa la planche continuer son avancée sur l'erre d'aller qu'offrait l'inclinaison de la rue. Il releva plutôt les yeux pour aviser la lumière du jour qui baissait dans le ciel, à mesure que les lumières de la ville s'allumaient. Il devait être rentré avant le couvre feu, mais n'était pas pressé. C'était ses moments à lui, de ces rares moments où il pouvait encore se sentir parfaitement libre, quand il parcourait les rues de la ville grimpé sur cette vieille planche, un des rares moyens de se déplacer encore autorisé, les voitures ayant été interdite à la population. Il n'en aurait pas voulu une de toute façon. Perdu dans ses pensées, il inclina légèrement et naturellement les genoux pour se donner un élan et remonter avec la planche sur le trottoir, question d'éviter un passant. Il ne vu néanmoins pas venir le bras qui se tendit dans sa direction pour agripper le sien, l'arrachant abruptement à son avancée et à sa planche alors qu'il poursuivit durement sa course contre le sol, ne réalisant ce qui se passait qu'à la morsure du béton contre sa peau. «Hey Monroe!» La voix fut accompagné d'un éclat de rire et James grimaça en posant les mains à plat contre le sol pour s'aider à se relever, tournant du même coup son regard vers les deux types qui avançaient vers lui. «Alors, comment va ton padre Monroe hein? Vous êtes toujours à licher le cul des yankees?» Jay se releva, avisant le sang qui coulait sur son bras d'un bref coup d’œil avant de reporter son attention sur le crétin. «T'as qu'à lui demander à lui, j'ai rien à voir avec ce qu'il fait!» Les deux gars l'encadrèrent avant de s'arrêter. «J'ai entendu dire qu'on lui avait offert une belle baraque, c'est payant on dirait.» Jay les toisa tour à tour, pas impressionné. «Je sais pas, j'ai pas changé de baraque moi,» qu'il répondit simplement avant d'esquisser le mouvement de se retourner, n'ayant pas envie de s'emmerder avec eux. Un geste qui fut à nouveau interrompu pas le type. «Hey! Où tu crois que tu t'en vas Monroe?» Jay planta aussitôt son regard dans le sien, le fixant quelques secondes, partagé entre son envie de juste partir et celle de se défendre. «Chez ta mère.» Pas deux secondes et quart après sa réponse, il se prit le poing du gaillard directement en travers de la gueule. Ça faisait un mal de chien évidemment, mais pour le moment, il en était plutôt fier. Et parce qu'il n'avait jamais été du genre à rester en dehors des problèmes, il se rua à son tour sur le mec, le gratifiant d'un retour de coup bien senti. Sauf qu'ils étaient deux et qu'il était seul, il allait donc se prendre une sacrée branlée, il le savait et il s'en fichait bien.


Loin d'être convaincu, Jay observa l'endroit où ils se trouvaient maintenant avant d'attraper le bras de Caleb pour l'arrêter. «Hey, c'est pas une bonne idée bro, on est pas censé être ici.» Cal' le toisa aussitôt, avant de sourire à Skinny, le troisième représentant de leur petite bande. «Oh come on Monroe, tu vas pas te dégonfler.» Jay roula les yeux. «Allé, on se barre, y'a rien à faire ici de toute façon.» À ses mots, Caleb écarta les bras, n'ayant visiblement pas envie de changer ses plans. Il tourna d'ailleurs son regard vers Skin' qui, de son côté, ne savait pas trop qui il était censé écouter. «On va juste traverser Jay, relax.» Se mordant la lèvre d'un air embêté, James se pencha un peu sur le coin du bâtiment pour regarder vers le poste de surveillance. «Ils regardent de l'autre côté, ils vont pas nous voir, c'est cool.» Qu'il surenchérit avant de pointer Skinny du doigt. «Je vais aller un peu plus loin et je te ferai signe si la voie est libre, t'auras qu'à te faufiler de l'autre côté.» Incertain, Skinny tourna aussitôt son regard vers Jay, comme cherchant son approbation. «Euh...d'accord...» James les regarda tour à tour à quelques reprises avant d'abdiquer au plan dans un haussement d'épaule. Aussitôt, Caleb filait déjà pour se trouver une position où il pouvait voir les soldats et faire signe à Skinny qu'il pouvait traverser. Jay, lui, resta sous le couvert du mur, mais sans lâcher Skin' des yeux alors que ce dernier s'avança dans l'ouverture aussitôt qu'il capta le signale de Caleb. Après impossible de dire ce qui se passa, si quelque chose avait attiré l'attention du militaire, ou s'il s'était simplement et malheureusement retourné à ce moment précis. Le temps, le bruit, le mouvement, tout se ralentit d'un seul coup alors que le claquement du coup de feu fendit l'air et que le sang gicla, celui de Skinny, qui donna la même impression de ralentit alors qu'il resta quelques secondes figé sur ses pieds, avant que ses genoux ne plient et que lentement, beaucoup trop lentement, il s'écroula vers le sol. Jay ne réagit d'abord pas, ouvrant la bouche comme si on venait de lui mettre un solide coup dans l'estomac. Il n'y avait plus rien, plus un seul son, plus une seule sensation. Il suivit des yeux la chute de son ami d'enfance, sans broncher, incapable du moindre mouvement, jusqu'à ce qu'il finisse par faire un pas, en avant, vers lui. Il devait aller le rejoindre, il devait l'aider, le sortir de là. C'est la main de Caleb qui l'arrêta dans son mouvement, alors qu'il le retournait brusquement face à lui. Jay planta machinalement son regard dans le sien, vit ses lèvres bouger, mais était incapable de comprendre ce qu'il disait. Probablement de fuir, de courir, avant que les soldats de les voient aussi. En tout cas, c'était ce que son instinct lui criait de faire. Il tourna de nouveau la tête pour regarder vers Skinny alors que Caleb filait déjà dans l'autre direction, comme le lâche sans cœur qu'il avait toujours été. Skin', lui, n'avait pas bougé, à cause de lui, parce qu'il ne l'avait pas empêché de traverser, parce qu'encore une fois, il s'était contenté de faire ce que Caleb voulait...